Suicide dans l'après-midi
« Suicide dans l’après-midi », d’Anne Renault, recueil de huit nouvelles, nous livre des textes au charme un peu hypnotique, au parfum entêtant. Les vacillements de l’âme humaine y sont nombreux et exposés peu à peu, comme on libérerait une splendide pierre luisante – mais noire – d’un fouillis de papiers de soie multicolores. La mort y est voluptueuse, son charme est puissant, mais elle est associée à un grand appétit de plaisirs et d’émotions. Dans ces nouvelles si bien écrites elle se donne, se cherche, se reçoit, se souhaite ou s’imagine dans un lent mais implacable cheminement intérieur.
Rien de sinistre ici, mais l’arôme singulier d’une solitude qui crie et veut se réfugier dans l’inexistence. Aucune attitude complaisante ni voyeuriste envers ce que le meurtre ou le suicide peuvent comporter de morbide ou de sensationnel.
Les ambiances sont décrites avec sensualité et précision. L’intensité des émotions surprend, d’autant que bien des acteurs de ces nouvelles sont des gens comme les autres, semble-t-il. Comme nous. Et nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si nous aussi… dans une telle situation …
« Suicide dans l'après-midi », nouvelle qui donne son titre à l'ouvrage, est la première d'une trilogie, où l'on suit le personnage de Hans, enfant terrible d'une riche famille flamande, inspirateur du photographe Joseph A, et enfin croupier déchu du casino d'Ostende.
- N° ISBN : 978-2-87459-607-0
- Auteur : Anne Renault
- Année de parution : 2011